En préparation pour le débat des chefs de jeudi 

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  • User AvatarMarie-Dominique Asselin
  • 21 Sep, 2022
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En préparation pour le débat des chefs de jeudi 

Le Québec est en pleine campagne électorale. Jusqu’au 3 octobre, jour officiel de l’élection, les chefs des cinq partis politiques présentent leur programme électoral. Promesses, critiques, accusations, réfutation sont des concepts qui meublent le quotidien des chefs, mais aussi des citoyens qui devront choisir pour qui voter. Les Québécois sont, en effet, exposés à toutes sortes de stratégies visant à les convaincre de voter pour l’un ou l’autre des partis. Comment démêler tout ce qui se dit et choisir judicieusement? Comment faire la différence entre une critique acerbe, une proposition originale, une accusation mensongère et une fausse promesse?  

 D’abord, il faut savoir que les politiciens sont des experts dans l’art d’argumenter que l’on appelle la rhétorique. Cet art fut créé en Grèce antique pour servir la démocratie. À Athènes, berceau de la démocratie, les citoyens se rassemblaient à la Pnyx, colline où se tenait les assemblées publiques, pour discuter des lois à adopter. Comment il s’agissait d’une démocratie directe – chaque citoyen était inclus dans les votes concernant les lois, les règlements et le fonctionnement de la cité, plutôt qu’un représentant nommé député dans nos sociétés contemporaines –, les Athéniens devaient exceller dans l’art oratoire afin de convaincre les autres de leurs idées. Imaginez un peu essayer de se faire entendre dans un lieu où se regroupent quelques centaines d’hommes! L’importance de la rhétorique prend tout son sens! Cet art sert donc à convaincre ceux qui écoutent et est toujours utilisé aujourd’hui à la cour de justice (les plaidoyers des avocats, qui cherchent à convaincre le jury de la culpabilité ou de l’innocence d’un accusé) et surtout en politique, lors des débats.  

 La rhétorique, c’est avant tout l’art de connaître son public. On ne s’exprime pas de la même façon si l’on s’adresse à un adulte ou à un enfant. Je donne souvent cet exemple pour expliquer l’importance de connaître son auditoire. Un jour, j’ai donné des vêtements à mon fils de trois ans (qui était nu pour une raison que j’ignore) et lui ai dit : « S’il te plait, va mettre tes vêtements dans la toilette ». Je m’attendais évidemment qu’il ressorte de la salle de bain habillé. Ce ne fut pas le cas. Il était encore nu et avait mis ses vêtements dans la cuvette de la salle de bain. Pourquoi a-t-il posé ce geste absurde? La raison est simple : je n’ai pas utilisé un vocabulaire adéquat pour un enfant de trois ans. J’aurais dû prendre en considération qu’à son âge, on prend les consignes au premier degré. Mon message n’a donc pas été bien compris. De façon semblable, les politiciens doivent connaitre leur public afin de faire passer le bon message. Ainsi, lors de débats ou de déclarations, le choix des mots est primordial. Lorsque les mots sont mal choisis, le public ne se reconnaitra pas dans les propos du politicien et perdra de l’intérêt pour son parti. Prenez par exemple le cas de la ministre de la Sécurité publique Geneviève Guilbault qui, pour demander aux citoyens de respecter les mesures sanitaires durant la pandémie, leur a demandé d’être dociles. Le mot était très mal choisi puisque la docilité réfère généralement à un animal soumis à son maître. Le message n’a donc pas bien passé puisque les gens se sont sentis insultés. Les mots «respectueux», «prévenant» ou même «fidèle» auraient mieux fait l’affaire et n’auraient pas fait couler autant d’encre.  

 Connaître son public est donc une priorité. Ensuite, le rhéteur doit choisir l’émotion qu’il souhaite susciter chez ce dernier. Cherche-t-il à émouvoir? À faire rire? À mettre en colère?  Même si les sujets sont politiques et ne semblent pas émotifs – par exemple, la création de logements sociaux –, le politicien souhaite toujours créer une émotion chez le public. Ainsi, les critiques acerbes qu’il envoie à ses adversaires ont pour objectif de faire réagir le public. Un jeu de miroir s’opère ainsi, entre le politicien qui critique, et le public. Si le politicien se montre outré de telle ou telle situation, son public ressentira la même émotion, et ce, même si la situation ne méritait pas un tel emportement. De la même façon, le politicien qui reçoit la critique usera de la même stratégie afin de convaincre son propre public de la futilité de la situation, par exemple. Évidemment, dans un débat politique, si les politiciens qui participent cherchent à rassembler leur troupe, ils essaient aussi de gagner de nouveaux supporteurs. Dans ce cas, l’art de convaincre prend toute son importance.  

 Et toi, quelle stratégie utilises-tu lors des débats en classe? 

Quelle est selon toi la qualité première d’un bon orateur? 

Qui dans les chefs de parti aux élections a le plus de chance de remporter la victoire au débat des chefs? 

 

Le débat est abordé dans nos cours de groupe au secondaire en Univers Social, informez-vous! Univers social – Secondaire La 2e Classe

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Marie-Dominique Asselin

Marie-Dominique, honorée de multiples bourses d'excellence et récipiendaire de nombreux prix pour ses ouvrages, représente l'excellence dans le domaine de l'enseignement. Forte de ses années d'études supérieures, incluant une maîtrise, un doctorat et un postdoctorat en histoire, elle offre à ses élèves un enseignement de haute qualité dans le domaine de l'univers social.

En tant qu'enseignante expérimentée, Marie-Dominique s'efforce de rendre ses cours captivants en proposant des projets variés d'une qualité exceptionnelle. Sa passion pour l'enseignement se reflète dans son engagement envers l'épanouissement intellectuel de ses élèves.

Maman dévouée de trois enfants, Marie-Dominique étend son influence au-delà de la salle de classe en tant que conseillère pédagogique pour La 2e Classe. Elle joue également un rôle crucial dans le volet corporatif, contribuant à la francisation et à l'apprentissage de l'anglais en tant que langue seconde. Son expertise et son dévouement font d'elle une figure clé au sein de l'éducation et de l'entreprise.